Evan Mobley est un Cavalier

Comme disait Platon, « il y a des news qui donnent le smile ». Ce jeudi 29 juillet 2021, les Cavaliers ont sélectionné Evan Mobley avec le troisième choix de la draft 2021. Un choix logique qui pourrait marquer un tournant dans l’histoire des Cavaliers.

En récupérant le troisième choix d’une draft 2021 annoncée comme l’une des meilleures des dernières années (du moins dans les hauteurs), les Cavaliers savaient qu’ils venaient de réaliser un gros coup. Après avoir chuté en 2018, 2019 et 2020 (avec le deuxième pire bilan de NBA sur les deux dernières éditions), ils tenaient enfin leur chance de compléter un roster talentueux mais déséquilibré et pas assez profond.

Mais dans un top 3 dessiné depuis plusieurs semaines au fil des révélations des insiders, et malgré des écrans de fumée bien timides, le choix des Cavaliers était acté. Evan Mobley, la licorne d’USC, premier joueur depuis Anthony Davis à cumuler les titres de Freshman, Player et Defensive Player of the Year d’une conférence NCAA majeure, était un prospect trop unique pour le laisser filer. Koby Altman n’en revenait pas qu’un joueur d’un tel pedigree et avec de telles qualités soit encore présent au choix numéro 3.

Attendu par toute une fan base en manque de résultats et d’occasions de se réjouir depuis 3 ans, Mobley a pu découvrir la passion qui anime les fans des Cavaliers lors de son arrivée à Cleveland à peine quelques heures après sa poignée de main avec Adam Silver. Plus que n’importe quel autre joueur, il est l’incarnation des espoirs de toute la Cavs Nation.

Au-delà de ses plus de 2m10 de taille et de ses 2m25 d’envergure, les Cavaliers récupèrent un joueur unique, capable de défendre dans tous les systèmes NBA tout en apportant un QI basket et une vision du jeu très solides en attaque. Un joueur complet dont le fit avec Darius Garland ne laisse pas de place au doute. Aujourd’hui, le futur des Cavs s’inscrit dans la lignée de ce duo prometteur, appelé à devenir l’un des meilleurs de la conférence Est.

Car Evan Mobley ne vient pas compléter le youg core des Cavaliers, il vient pour en être la pièce principale, le joyau de la couronne autour duquel toute l’équipe doit être amené à se construire à plus ou moins long terme. C’est une lourde tâche qui lui a été confiée en le sélectionnant aussi haut. D’autant que contrairement aux habitudes prises depuis le début de l’ère Altman, les Cavs n’ont pas pu réaliser de workout avec le jeune intérieur avant de le drafter. Confiant, ce dernier n’a choisi de faire un workout qu’avec les seuls Pistons, estimant qu’il devait être drafté avec le premier choix. Mais toutes les recherches, les analyses vidéos, statistiques, les rencontres avec la famille et l’entourage du joueur ont convaincu les Cavs qu’il était LE joueur qu’il fallait pour remodeler la franchise.

Evan Mobley arrive avec d’énormes attentes. Peut-il remettre les Cavs sur le devant de la scène ?

Bien sûr, le long long chemin des Cavaliers pour revenir sur le devant de la scène ne s’achève pas ici. Le roster est incomplet et les jeunes joueurs peinent à gagner en NBA, mais pour une fois, on peut voir la lumière au bout du tunnel. Il faudra de la patience pour juger cette équipe construite par Koby Altman, mais pour une fois, on a l’impression de comprendre l’ambition du General Manager des Cavs, celui qui a eu la lourde tâche de reconstruire l’après-LeBron II.

Garland et Ricky Rubio, l’autre recrue majeure des Cavaliers, auront tout le loisir de faire parler leur playmaking pour faire briller un frontcourt dense et talentueux. Avec l’arrivée de Mobley et la probable resignature de Jarrett Allen, les Cavs pourront compter sur le vieux Kevin Love et sur la mascotte locale, Larry Nance Junior, dont l’expérience et la maestria défensive devrait parfaitement compléter les qualités physiques et l’insouciance de Mobley.

Évidemment, Mobley est aujourd’hui loin d’être la superstar annoncée. Ce mix fantasmé entre Chris Bosh et Anthony Davis (ce qui ferait de lui le meilleur intérieur de l’histoire du basket), il en est encore loin, très loin même. Il n’est qu’un jeune joueur de 20 ans qui va quitter pour la première fois l’environnement familial de USC où il partageait le terrain avec son frère et le banc avec son père. Il faudra être patient et ne pas attendre de lui qu’il change le destin de la franchise dès le premier jour.

Et c’est là le plus dangereux pour les fans des Cavs. Il ne faudra pas faire comme chaque année, râler parce que Mobley est moins fort qu’un Suggs dès son arrivée en NBA comme certains râlaient parce que Collin Sexton ou Darius Garland n’avaient pas eu de highlights à la Kevin Knox et Coby White en année 1.

Il ne sera pas une machine à double-double ou un Rudy Gobert dès son premier match. Ni même son 100ème. Mobley apportera sa science du placement, sa défense et sa capacité à jouer en transition, à faire toujours le bon choix. Il ne sera pas le plus flashy et il serait surprenant qu’il squatte le top 10 toutes les nuits. Mais en draftant un joueur calme, sérieux et ambitieux, sans strass ni paillettes, les Cavs savaient où ils mettaient les pieds. Bien sûr, cela ne les a pas empêchés de faire les choses en grand, en affichant la tête de leur dernière recrue sur leurs panneaux publicitaires en cœur de ville à Cleveland, un honneur auquel ni Garland ni Okoro n’ont eu droit.

Aujourd’hui, à la veille de la free agency, le roster qui attaquera la saison prochaine est loin d’être finalisé. On ne sait pas encore avec quelles pièces Koby Altman compte entourer sa nouvelle pépite. On ne sait donc pas avec quels outils JB Bickerstaff, qui sera observé de très près par tout le monde cette saison, pourra travailler. Mais quoi qu’il arrive, il faudra juger avec calme et recul les performances d’Evan Mobley (c’est strictement faux, je tweeterais qu’il est meilleur que Tim Duncan à son premier panier) car de son développement et de sa complémentarité avec Darius Garland dépendent beaucoup.

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